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Interview de Jean-David Chamboredon

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Interview de Jean-David Chamboredon Empty Interview de Jean-David Chamboredon

Message par Geonpi13 Ven 5 Oct - 23:26

INTERVIEW - Son coup de gueule contre le projet de loi de finance
avait été à l'origine du mouvement des « pigeons ». Jean-David
Chamboredon, cofondateur du fonds d'entrepreneurs Internet ISAI, juge
insuffisantes les concessions du gouvernement.





Interview de Jean-David Chamboredon Coeur-
LE FIGARO. - Êtes-vous satisfait d'avoir fait reculer le gouvernement?

Jean-David CHAMBOREDON.

- Le gouvernement n'a pas reculé. Vendredi 28 septembre, il a présenté une réforme fiscale d'une brutalité inouïe et il vient de s'engager à en rectifier une toute petite partie. Pour reprendre l'image des pigeons, c'est comme s'il avait dit «je vais vous plumer entièrement» et après qu'il concédait, «non, tout sauf la tête». En l'état actuel du projet, l'écosystème des PME de croissance est toujours menacé.

Pourquoi?

Les entreprises de croissance ont besoin de leurs quatre piliers. Les
créateurs et leurs salariés qui doivent être associés au capital, les
business-angels qui mettent leur argent personnel puis les fonds de
capital-risque qui accompagnent la croissance. Le gouvernement fait un geste
bienvenu en faveur des «créateurs d'entreprise». Il reconnaît la prise
de risque. J'ai peur, cependant, que cette fiscalité pour les
«créateurs» ne devienne une usine à gaz car ce concept de «créateur»
n'est pas défini fiscalement. En outre, le problème reste leur
financement. Si nous voulons vraiment avoir une politique économique, il
faut créer les conditions pour que les entreprises de croissance
reçoivent du capital. Ce n'est pas le cas. Or, pour les entreprises de
croissance, le capital c'est comme l'eau. S'il n'y en a pas, on meurt.


Et là, l'eau ne coulera plus?

Il ne faut pas être très fort en calcul pour comprendre que le jeu n'en
vaut plus la chandelle pour les business-angels, qui ont une chance sur
deux de perdre de l'argent et vont désormais subir un prélèvement
marginal de 60 % en cas de succès. Le gouvernement a proposé d'accélérer
le planning d'abattement en fonction de la durée de détention des
parts: 12 ans c'est deux siècles Internet! Ils devraient être moins
taxés que ceux qui perçoivent des dividendes… Enfin, les gens qui gèrent
des fonds (comme moi) sont susceptibles dans le projet actuel d'être
taxés entre 80 % et 95 % alors que nous investissons notre propre argent
dans un secteur très risqué… ­Bercy a tout de même reconnu que ce
niveau était exagéré…


Que vont faire les «pigeons»?

Les «pigeons» vont sans doute continuer, au moins jusqu'au vote final du Parlement.
Ils veulent rester un relais entre l'opinion et le gouvernement. Pour
moi, le grand bénéfice de cette mobilisation a été de faire évoluer
positivement l'image de l'entreprise, et notamment des start-up, aux
yeux de la population. Les gens se sont rendu compte que les
entrepreneurs étaient des gens qui bossaient beaucoup et que certains
étaient très jeunes…


On a accusé les «pigeons» d'être manipulés par la droite…
Nous sommes un mouvement d'entrepreneurs! Quand il est né, vendredi
28 septembre, j'ai vérifié que les membres initiaux étaient bien des
entrepreneurs du Web avant de leur apporter mon soutien. Je ne me suis
pas posé la question de savoir s'ils étaient de gauche ou de droite.
Très vite, le mouvement a été rejoint par un millier de personnes, des
gens qui nous étaient proches, des amis de nos amis qui se connectent le
samedi sur Facebook. Ensuite, seulement, nous avons reçu des
sollicitations venant de milieux plus politisés, nous proposant par
exemple d'organiser la manifestation. Nous les avons tous écartés. Des
mauvaises langues ont pu voir un lien avec l'UMP parce que Pierre
Kosciusko-Morizet, un de mes associés, est le frère de Nathalie,
l'ex-ministre. Mais je ne l'ai même jamais rencontrée!


Pierre Moscovici a dit qu'il voulait protéger les entrepreneurs. Le croyez-vous?
Nous ne voulons pas être protégés! Cela fait 13 ans que je suis investisseur
dans l'Internet en France. Nous avons connu l'éclatement de la bulle en
2001. Après cela, nous avons été traités comme des lépreux. Notre
industrie, nous l'avons bâtie tout seuls et nous en sommes fiers. Les
start-up créent chaque année des dizaines de milliers d'emplois dans
notre pays, de toutes les origines sociales. C'est le dernier ascenseur
social qui fonctionne en France. Cela explique ma tribune assez
«lyrique» le 28 septembre. Je vais continuer à me battre pour cela!


5 oct 2012

sources : http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2012/10/05/09007-20121005ARTFIG00655-pour-les-pigeons-le-combat-continue.php
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