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La fronde de tout le système productif - La révolte de l’entreprise

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Message par Geonpi13 Jeu 18 Oct - 19:43

La fronde de tout le système productif



La révolte de l’entreprise




C’est la révolte des entrepreneurs, c’est même une révolte de
l’entreprise. Pierre-Antoine Gailly, président de la Chambre de commerce
et d’industrie de Paris (CCIP), connu pour sa retenue : “C’est une
rupture historique. Le corps social des entrepreneurs est dans un
désarroi jamais atteint. Cela n’a rien à voir avec la manifestation
classique d’un patronat réagissant à une fiscalité de gauche.” Il y a
tellement le feu au lac que François Hollande a reçu en urgence, ce
lundi 15 octobre, le patron de la CCIP. Car le désarroi gagne aussi
l’Elysée.
Les narrateurs de la social-démocratie “hollandaise” avaient bien
anticipé une crispation sociale venant des salariés mais une fronde
globale venant des patrons, certainement pas. Et si le système productif
français faisait grève ? En tout cas, la grève de l’investissement.

Soudain, c’est panique à bord au sommet de l’Etat. Pourquoi une telle
cascade d’improvisations dans la gestion gouvernementale ? Quelle en
est la raison cachée ? Tout va se jouer dans une séquence infernale de
quelques semaines. Ou François Hollande arrive à renouer avec le monde
de l’entreprise ou c’est tout son quinquennat qui est par terre.

L’effet serendip
Le film catastrophe n’est déjà plus une fiction. Comme dans tout
scénario, il y a les faits objectifs et le nez de Cléopâtre. Sur le
premier registre, vous trouvez ce simple mot du dernier point de
conjoncture de l’Insee, “à l’arrêt”, et ce constat de l’enquête
Médiamétrie de la CCIP, “les prévisions des patrons sont plus basses
qu’au plus bas du creux de 2008 – 2009”. En langage Medef cela s’énonce
“situation gravissime”.

Sur le registre “Cléopâtre”, vous avez l’amateurisme invraisemblable
d’un gouvernement qui taxe à l’aveugle sans aucune étude d’impact. Comme
si les agents économiques n’allaient pas réagir en retour à un curseur
des impôts qui bouge sans arrêt à la hausse. Comme s’il n’y avait pas
d’interactions possibles entre les mesures prises. Bientôt, c’est tout
le projet de loi de finances 2013 qui devient contraire à l’effet
recherché. C’est un immense effet “serendip” à l’échelle de tout un PIB !


Toute révolte jaillit d’où on ne l’attend pas. En l’occurrence, le
“mouvement” est parti de jeunes créateurs de start-up qui ont expliqué à
la Nation qu’en leur enlevant tout espoir de gain important à la
revente on leur enlevait toute envie de prendre des risques en … partant
de rien. Techniquement, ce n’était qu’un relèvement de la taxation des
plus-values sur les cessions d’entreprise. Jusqu’à 60 % tout de même
sous certaines hypothèses – car en France chaque impôt ou presque a son
usine à gaz d’exceptions pour éviter les taux … confiscatoires.

Seulement voilà, ce “mouvement” dit des “pigeons” a cristallisé
l’épuisement du monde des entrepreneurs. Face au stress, première cause
des problèmes de santé des dirigeants de TPE selon un sondage Fiducial –
IFOP. Face aux impératifs de productivité. Face à une administration
envahissante et inefficace. Tout cela au moment même où pour la première
fois un pouvoir de gauche admettait que les emplois ne viendraient plus
jamais de l’administration. Pourquoi alors s’en prendre aux trop rares
créateurs d’emplois d’une France globalement repliée sur elle-même ?
Comme pour les poupées russes, les explications s’emboîtent.

Le malentendu du programme de François Hollande
Eric Woerth, député UMP, remonte aux origines de l’élection
présidentielle : “Le gouvernement a une grille de lecture, le projet de
François Hollande. Or ce projet est troué de toute part, il est bâti sur
un énorme malentendu : la campagne s’est faite sur l’antisarkozysme et
la personnalité de l’ancien président, pas du tout sur le fond. Quand on
est au gouvernement on ne peut plus improviser, on est rattrapé par le
principe de réalité.”

Ensuite, il y a le malentendu permanent avec un peuple qui n’a jamais
aimé le calcul économique et encore moins le calcul financier. Le
ras-le-bol est devenu détonant à partir du moment où les patrons de tous
bords ont commencé à voir dans le projet de loi de finances 2013 une
entrave généralisée à l’esprit d’entreprise. Ce sentiment
d’incompréhension réciproque a démarré avec les attaques intrusives du
MRP (ministère du Redressement productif) d’Arnaud Montebourg sur la
stratégie de PSA. Cela a continué avec des auto-entrepreneurs persuadés
d’être jetés dans le fossé. Cela a culminé avec les “pigeons”. Cela a
débouché sur un regroupement unitaire et sans précédent des
organisations patronales, du Medef à l’EDC (entrepreneurs chrétiens),
proclamant “l’état d’urgence entrepreneurial”.

Cette révolte n’est pas encore une révolution mais elle est attisée
par l’impréparation des équipes gouvernementales. Nombre de ministres, y
compris le porte-parole officiel du gouvernement Najat
Vallaud-Belkacem, s’expriment à titre “personnel”. A l’Assemblée
nationale, les jeunes députés PS ont la proposition de taxe facile. Le
rapporteur de la Commission des finances, le socialiste Christian
Eckert, n’est pas en reste, par exemple pour intégrer les œuvres d’art à
l’ISF. Jusqu’au président de l’Assemblée, Claude Bartolone, qui implore
“l’Europe” de tirer un trait sur “les 3 % de déficit”.

Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe radical de gauche à
l’Assemblée, réclame l’indulgence : “Ce n’est pas un problème de fond
mais de procédure.” Quant au Premier ministre, il va dans des émissions
de radio pour “recadrer” ses troupes. En réalité, la cacophonie autour
du budget de l’Etat a déjà pour conséquence fâcheuse de braquer les
investisseurs aussi bien français qu’étrangers. Comment décider d’un
projet d’équipement dans l’incertitude fiscale ? “Quelles conditions
pour faire notre métier, quel contrat de confiance, quelle stabilité ?”,
demandent les patrons. Personne n’a la réponse. D’autant moins que le
gouvernement biaise. Matignon en est maintenant à chercher la définition
fiscale de l’entrepreneur (détenir 10 % du capital, etc.) avant de
donner satisfaction aux “pigeons” sur les plus-values. Laurence Parisot,
présidente du Medef, le 16 octobre, entre désespérance et colère :
“Selon que vous serez actionnaire à 9 % ou 11 % du capital, la fiscalité
sur les plus-values ne sera pas la même. Quel sens ça a ?”

La stigmatisation du capital et de la création de richesse
S’il y a un sens, derrière l’improvisation et l’absence de ligne claire,
il faut le chercher du côté de l’idéologie. Le slogan simple “taxer le
capital comme le travail” fait gagner une élection. Peut-il en pratique
faire gagner l’économie française ? “Lorsqu’on oppose la rente aux
revenus du travail, c’est le discours d’un autre âge”, assène
Pierre-Antoine Gailly. Dans les jeunes “pousses” la participation des
salariés au capital est naturelle. Les modes de rémunération sont
multiples.

De même, la mise en accusation fiscale des riches, rebaptisés les
“zézés” (pour les aisés), inquiète au bout du compte tous les
entreprenants, professions libérales comprises. “Soit c’est de
l’incompréhension, soit cela ne présage rien de bon”, juge un chef
d’entreprise. En donnant l’impression de s’en prendre aux créateurs de
richesse, en “stigmatisant” les grandes entreprises par rapport aux
petites, ce gouvernement a créé de toutes pièces la fronde de tout le
système productif. La défiance atteint un tel degré que l’éventualité
d’aménagements sur le poids des charges dans le coût du travail laisse
de marbre.

La seule excuse de ce pouvoir est de s’être fait élire sur une ligne
ambiguë entre sanctuarisation de la dépense publique et vénération de
l’industrie. L’expérience montre que c’est incompatible. A François
Hollande d’en tirer les conclusions en inventant le socialisme de la
production du XXIe siècle.

Par Jean-Michel Lamy
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